Barrages EURO 2012 - Le Portugal met le cap à l'Est

Match retour de barrage qualificatif pour l’euro 2012. Pas besoin d’épiloguer deux heures, on connait déjà le décor. Après un 0 à 0 chiant au possible au match aller, les deux équipes se retrouvent à Lisbonne dans une ambiance surchauffée. Pas de calcul d’épiciers, le Portugal se doit de gagner pour se qualifier, tout autre résultat -hormis un second 0 à 0 qui donnerai lieu à une prolongation- enverra la Bosnie en Ukraine/Pologne. Côté composition, pas de surprise, mis à part l’entrée de Papac à la place de Salihovic dans le couloir gauche pour la Bosnie, ce sont les même onze de départ.

    Le Portugal n’a pas le droit à l’erreur devant son public, une non qualification pour l’euro serait vécu comme un drame à coup sûr. La Bosnie en outsider qui n’a rien perdre espère bien venir en profiter et faire un coup en terre lusitanienne. Timide et maladroite lors du premier acte en Bosnie, la sélection portugaise va nous montrer un tout autre visage dès le coup d’envoi. Sous l’impulsion d’un Ronaldo retrouvé, le Portugal va se montrer bien plus entreprenant. A l’inverse et ceux comme au match aller, les hommes de Susic vont se contenter de défendre et d’attendre dans ses 30 derniers mètres afin de pouvoir exploser en contre. Mais voilà, au foot, il ne fait pas bien de rester attentiste et de subir. Et les bosniens vont rapidement l’apprendre à leurs dépens. Après une première alerte initiée par l’inévitable capitaine de la Selecçao, et bien arrêté par Begovic, le Portugal va très vite prendre l’avantage. Acculée dans son camp, la Bosnie hache le jeu et commet beaucoup faute. Sur un coup franc obtenu à 25 mètres de la cage de Begovic, Ronaldo ne se fait pas prier pour ouvrir le score après seulement 7 minutes de jeu, grâce à une belle frappe qui vient se loger dans le petit filet. Le Madrilène retrouve son niveau au bon moment et assume son statut de leader pour tirer son équipe vers le haut. Après 20 minutes de jeu, la Bosnie campe toujours dans sa moitié de terrain et subit toujours les assauts adverses. Il est souvent dit que les grands joueurs répondent toujours le jour J, et ce soir cela va encore se vérifier. Après Ronaldo c’est au tour de Nani de briller. Lui qui est habituellement en délicatesse et pas à son vrai niveau au sein de la sélection, va venir inscrire un joli but. Suite à une percée pleine axe, le mancunien pas attaqué, envoi une ogive de 30 mètre sous la barre de Begovic impuissant. Deux à zéro après seulement 25 minutes de jeu, on se dit alors que la messe est dite. Mais voilà malgré le fait que la Bosnie soit aussi inoffensif qu’un nourrisson et ceux, depuis le match aller, il ne faut pas oublié que cette équipe possède de bons joueurs. Et leur première occasion a failli être la bonne. La demi-heure de jeu passée, à la suite d’un bon centre venu de la gauche, Dzeko place un bon coup de tête sur la barre, première chaude alerte sur le but de Patricio. La Bosnie sort un peu plus, se découvre, et va obtenir un pénalty peu avant la mi-temps, après une faute de main de Coentrao. Un pénalty plus que généreux, surtout que Mr Stark a quelques minutes auparavant a oublié d’en siffler un en faveur du Portugal, ce qui aurait probablement plié le match. Mais c’est bien la Bosnie qui bénificie d’un coup de pied de surface, et Misimovic réduit le score pour entretenir le suspense pour la seconde période.
La Bosnie se trouve à un but d’une qualification historique, malgré tout, fidèles à leurs principes affichés depuis le début de la rencontre, les coéquipiers de Dzeko continue d’attendrent gentiment et de procéder par contre. Et comme en première en mi-temps, les visiteurs vont se faire surprendre 7 minutes après la reprise. Sur une ouverture lumineuse de Moutinho, CR7 s’en va inscrire un doublé. Et dans la continuité de l’action, Lulic, qui réclamait un hors-jeu, va se faire expulser bêtement pour avoir récolté son second carton jaune de la partie. Le mec s’est quand même pris deux cartons jaunes dans la même minute, un génie. A dix, avec deux buts à remonter on pense alors que cette fois ci, oui le Portugal à neuf orteils à l’euro. Surtout que les lusitaniens continuent de pousser sans pour autant parvenir à réaliser un double break. Mais voilà aujourd’hui, Mr Stark, surement pour les bookmakers, a décidé aujourd’hui d’offrir quelques surprises. La Bosnie va une nouvelle fois revenir dans la course grâce à Spahic peu après l’heure de jeu. Profitant d’un mauvais renvoi de la défense adverse sur un coup franc, Melatic glisse le ballon au défenseur Sevillan qui trompe à bout portant sans aucune difficulté Patricio. A noter que l'ex terreur montpelliéraine était en position de hors-jeu au moment de recevoir le ballon. Suite à ce nouveau fait de jeu défavorable, le Portugal, ultra dominateur et largement au-dessus techniquement jusque-là, se prend à cauchemarder d’un scénario catastrophe. Mais voilà, ce soir il était écrit que rien ne pouvait venir entraver la soif de qualification des hommes de Paulo Bento. Surtout pas un arbitre  passé complétement à côté de son match.
Vexés, les portugais ne gambergent pas et continuent de pousser pour éviter toutes mauvaises surprises. Les vingt dernières minutes font se transformer en une orgie collective et offensive digne des meilleurs gangbangs made in Dorcel. Avec comme acteurs principaux, Veloso et Postiga dans tous les bons coups. La défense adverse va littéralement exploser sous les coups de butoirs répétés des deux larrons. Veloso sur coup franc tout d’abord, et Positga par deux fois vont venir porter la marque à 6 à 2. Une fin de match chaotique pour Susic est ses boys qui vont comme il y a deux ans devoir se faire une raison. Le Portugal était plus fort et la Bosnie qui a totalement déjouée, a encore été trop naïve.

Comme en 2009, le Portugal a encore dû passer par les barrages pour accéder à une compétition internationale. Il n'y a pas eu franchement photo sur l’ensemble des deux confrontations. Les stars portugaises ont sû élever leurs niveau de jeu au moment le plus opportun. Techniquement bien meilleur, et bien plus entreprenant, les tos ont pu également profiter d’une Bosnie bien frileuse sur l’ensemble des deux matchs pour se qualifier et qui se fait encore une fois éliminée au porte d’une compétition internationale. A la seule différence qu’en 2009, la qualification n’était pas passée bien loin. Probablement pas encore assez mature pour faire face aux grosses nations du football mondiale, mais avec les talents qu’elle possède (et qui vont encore prendre du galon au fil des années), il ne fait aucun doute que la Bosnie ne manquera pas de prendre rendez-vous avec la coupe du monde 2014 au Brésil. Surtout que son groupe de qualification fouette pas mal. Pour ce qui est de la bande à Ronaldo, on leur donne rendez-vous l’été prochain, et malgré le fait que la Selecçao soit encore loin d’une Allemagne ou d’une Espagne par exemple, au vu de ce qu’elle nous a montré ce soir, elle pourra facilement prétendre à un statut d’outsider dans la compétition.

David