Chelsea - Arsenal: SOS Defense
C'est une habitude depuis le début de saison, la Premier League s'offre (au minimum) un match de folie par journée, souvent lors des affiches qui plus est. Pour une fois que ça sourit à Arsenal...
Après l'improbable match et défaite contre QPR (injustement à 9 contre 11 pendant une deuxième mi-temps qu'ils ont pourtant dominé), Chelsea joue son deuxième derby londonien de suite. En recevant cette fois-ci, pour ce qui est certainement la rencontre la moins chaude de la ville contre Arsenal, et les deux publics les plus nazes de la capitale anglaise.
Quoiqu'il en soit, les Blues veulent profiter de cette rencontre pour repartir du bon pied, n'ayant pas profité de la défaite de ManUtd le weekend dernier pour prendre la seconde place. Pour Arsenal, il s'agit du premier gros test depuis que les Gunners ont repris du poil de la bête et redressé une situation bien mal engagée. Rien de mieux que de se frotter à du lourd pour connaître un peu mieux sa valeur. Un derby important donc pour les deux équipes qui n'ont rien d'autre à jouer que la victoire.
C'est ce qui explique certainement ce début de match pied au plancher des deux côtés. C'est Chelsea qui allume la brèche en premier avec deux ballons donnés sur les ailes dans le dos de la défense des canonniers, bien mal inspirée sur l'alignement. Fort heureusement, Cole puis Sturridge tergiverseront beaucoup trop longtemps pour offrir un centre pourtant facile à Torres. C'est au tour alors d'Arsenal de venir inquiéter la défense adverse, sur de jolis contres et là aussi dans le dos de la défense. Contrairement aux ailiers blues, Walcott offrira bien un ballon parfait à Gervinho mais l'ex-lillois rate l'immanquable en préférant tirer de son bon pied alors que le gauche paraissait pas bien compliqué.. Ca va d'un camp à l'autre, les deux équipes sont coupées en deux, ce qui laisse tout le loisir aux joueurs offensifs de venir titiller des défenses qui paraissent très fébriles. Preuve au quart d'heure de jeu quand Mata sur un centre parfait trouve la tête de Lampard seul aux six mètres qui ne se fait pas prier pour marquer. Le placement des deux défenseurs centraux d'Arsenal a été très mauvais une fois de plus sur ce coup puisque si ce n'était pas Frankie, c'est Sturridge, seul aussi, qui aurait repris ce ballon. Petit à petit, Chelsea prend le jeu à son compte et quadrille bien mieux le terrain. Seule la défense laisse à désirer, Gervinho et Van Persie s'en donnant à coeur joie pour partir dans le dos au bon moment. Et si les deux manquent de précision à deux ou trois reprises, ils parviendront à leur fin avant la mi-temps sur une très jolie ouverture de Ramsey. Les deux loustics se retrouvent alors seuls face à Cech et l'ivoirien s'offre une spéciale Fifa en préférant décaler l'hollandais qui n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets. Même si Arsenal manque de maitrise dans le jeu, notamment à cause du trio au milieu inexistant face à Lampard & co, ce but vient récompenser un allant offensif plus qu'intéressant jusque là. Toutes les failles défensives sont très bien exploitées et la facilité avec laquelle les attaquants se trouvent montrent à quel point Arsenal et Chelsea vont devoir cravacher pour espérer quelquechose cette saison. Si, jusqu'ici, c'était dans le jeu que tout se faisait, c'est sur un corner que Chelsea va profiter des largesses de derrière pour marquer juste avant la mi-temps. Alors qu'il semblait avoir un temps d'avance, Mertesacker voit surgir Terry qui n'a qu'à mettre son pied en opposition pour redonner l'avantage aux siens.
Mi-temps ou non, les fuites ne vont pas être colmatées pour autant et Arsenal se relance très vite dans le match. Cette fois-ci, il suffit d'un changement d'aile pour que la défense des blues soit mise à mal et c'est le latéral gauche Santos qui vient s'offrir le scalp de Cech. C'est là tout le paradoxe du match. Nulissime derrière, l'ancien latéral de Fenerbahce trouve la parade en venant offrir ses services devant. Cette rencontre est une aubaine pour tous les coaches du monde qui peuvent ainsi offrir une sacrée séance vidéo à leurs défenseurs afin de leur montrer tout ce qu'il ne faut pas faire. Car ce n'est pas fini. Quelques minutes plus tard, Walcott profite d'une incompréhension pour s'immiscer dans la surface adverse et donner l'avantage à Arsenal pour la première fois du match. Cinq buts déjà, cinq évitables. Et on est pas à l'heure de jeu. Sauf que Villas-Boas et Wenger ne sont pas des idiots et c'est tout dans leur intérêt de resserer enfin les boulons. Surtout du côté gunners, devant au tableau d'affichage désormais. S'en suit alors une période un peu flou dans laquelle les deux blocs offensifs en profitent pour récupérer de tous leurs efforts. Et il faut un éclair de Mata aux vingts mètres pour raviver la flamme. 3-3, dix minutes à jouer et tout est possible. Surtout n'importe quoi au vu du scénario de la partie. Tout ce qui manquait jusque là, c'était une bourde. Voeu exaucé quand le pauvre Terry glisse sous la pression de Van Persie qui n'a même pas à souffrir d'une intervention de Cech, résigné. Dur semaine pour John Terry, accusé d'insultes à caractères racistes sur le défenseur de QPR, Anton Ferdinand le weekend dernier. Loin d'être irréprochable dans l'alignement (même s'il n'a surtout pas été aidé par un Ivanovic effroyable), cette erreur coûte, si ce n'est trois, au moins le point du nul à son équipe. Arsenal s'offrira même le luxe d'inscrire un cinquième but, synonyme de triplé pour Robin. Plus besoin de Batman pour jouer les justiciers.
Cette victoire peut servir de référence à Wenger et aux siens, en pleine crise de confiance actuellement. Néanmoins, c'est encore très loin d'être un candidat plus que sérieux à la C1 au vu du jeu très moyen proposé et à une défense mauvaise. Mais le trio de devant porte l'équipe à bout de bras et notamment VP qui, on en parle pas assez, mais propose des stats hallucinantes sur l'année 2011.
Deuxième défaite d'affilée pour Chelsea qui confirme que son début de saison est, là aussi, très irrégulier. La faute à une équipe qui n'a toujours pas trouvé ses repères sous la coupe de son nouvel entraineur et peut être un peu moins en réussite actuellement.
Un match plaisant et fou mais bien aidé par une parodie de défense offerte par les deux équipes. Dans le pur style anglais. Et c'est ça qu'on aime!
Aleks