Mais où va Arsenal ?

Publié le par footbook

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En quinze ans à la tête d'Arsenal, Arsène Wenger vit sans aucun doute l'intersaison la plus compliquée depuis le début de son règne. Entre politique de recrutement contestable, départ de joueurs cadres et tout simplement erreurs de coachings, l'alsacien n'est plus intouchable et va devoir s'efforcer à rectifier le tir. Gros plan sur un
club qui boite

Commençons par le commencement. Le 14 juillet 2005, la légende Patrick Vieira décide de quitter Arsenal pour retourner en Serie A, du côté de la Juventus. En même temps qu'un joueur hors-norme, c'est tout un symbole de l'ère Wenger qui fout le camp. En effet, l'ancien capitaine des bleus a été la première des nombreuses trouvailles de Tonton Arsene, celles qui ont mené les Gunners au sommet de la gloire. Depuis, Arsenal traîne sa carcasse de beau looser sur toute l'Angleterre et l'Europe. Incapables de remporter le moindre trophée depuis cette même année, le club londonien déçoit d'année en année, quand tout tend à prouver qu'ils avaient pourtant largement de quoi garnir un peu plus la vitrine des trophées. Mais alors qu'est-ce qu'il cloche ? D'où vient cette incroyable propension à se saborder au mauvais moment ?


UN RECRUTEMENT PAS A LA HAUTEUR

Quel est la dernière pépite dénichée par Wenger ? C'est pas compliqué, elle vient de repartir pour sa Catalogne natale et se nomme Cesc Fabregas. Alors on peut nommer les Van Persie et autres Nasri comme de bons joueurs, mais pas des cracks et des leaders comme avaient pu l'être les Vieira, Petit, Henry, Campbell ou Adams. Le véritable problème du technicien alsacien, et qui lui est de plus en plus reproché d'ailleurs, c'est de trop miser sur l'avenir sans être performant au présent. Reyes, Owusu-Abeye, Walcott et aujourd'hui Ramsey et Wilshere, les espoirs ont toujours été le péché mignon de Wenger. Il faut dire que ça lui avait plutôt bien réussi avec sa légion de français (Henry, Pirès, Vieira, Wiltord) qui ont écrit quelques unes des plus belles pages du club. Sauf qu'il sagissait d'un épiphénomène apporté par une génération hors-norme plus qu'un véritable coup de génie. Les Sagna, Clichy, Koscielny ne seront jamais leurs aînés et certaines babystars peinent à tirer leur épingle du jeu. Et le pire, c'est que désormais Arsene se regarde un peu trop comme un dénicheur de talents pour s'apercevoir que ce qu'il manque surtout à ses troupes, c'est du caractère.


"ONZE HOMMES CONTRE ONZE ENFANTS"
La désormais célèbre phrase de Patrice Evra au lendemain d'une qualification assez aisé de Manchester sur Arsenal pour la finale de Champion's League sonne autant comme une preuve de plus de la prétention de l'ancien monégasque qu'une vérité absolue. Des exemples sur la naïveté des Gunners, il y en a des dizaines. Cette finale de League Cup l'an dernier perdue à la dernière minute sur une erreur de Koscielny, le 4-4 contre Newcastle alors que le score était de 4-0 après une demie-heure, le pénalty encaissé à la 102e minute contre Liverpool. Oui, Arsenal manque tout simplement de couilles. Un manque de leaders qui dévie sur un manque d'âme de plus en plus criant. Plus personne ne craint les londonniens à présent, pire, il suffit de montrer un peu trop les crocs pour que les joueurs fassent dans leur froc (Joey Barton en rit encore). Alors, à l'heure où l'enveloppe pour les transferts a gagné pas loin de 60M pour fin août, il ne serait peut être pas idiot d'axer son recrutement sur un joueur d'expérience par ligne... Malheureusement, ce n'est pas les habitudes de la maison que l'assimilation. Ici on intègre.


ARSENAL: UN MODE DE PENSEE 
On entend souvent parler de "sous-Barcelone" quand il s'agit d'évoquer Arsenal. Si la comparaison est quelque part flatteuse, elle révèle surtout le manque d'inspiration actuel. Sans aucun doute, les Gunners pratiquent le plus beau jeu d'outre-manche depuis une décennie en s'appuyant sur un jeu de passes courtes en mouvement. Dès lors, il s'agit d'intégrer à cet effectif des joueurs plus appréciés pour leur apport technique que physique. D'où certainement ce manque de "leaders" charismatiques et cette sur-représentation de joueurs identiques. Des petits gabarits incroyablement gênants pour les défenses adverses mais aussi plus facilement cadenassés avec un peu d'intelligence tactique. Les départs des deux dépositaires du jeu qu'étaient Cesc et Nasri n'y changeront rien et on l'a vu lors des deux derniers matches (contre Newcastle et Udinese). Les joueurs passent, le style reste.


ET MAINTENANT ?
Si, comme on vient tout juste de l'évoquer, le style de jeu d'Arsenal n'a pas bougé d'un iota, le manque de création n'a pas mis longtemps a être montré du doigt sur les deux dernières sorties. Sans ses deux meneurs, Wenger doit absolument recruter un nouveau créateur. Pas que Rosicky soit mauvais, mais on sait que la santé du génie tchèque est aussi irrégulière que la dentition de Ribéry. On parle comme de bien entendu de Marvin Martin, mais aussi de Jadson pour remplacer numériquement les deux déserteurs. Des clones en quelque sorte. Le très bon Wilshere va aussi sortir du bois pour prendre du gallon et devenir le nouveau maître du milieu de terrain anglais, si, là aussi, son corps le laisse tranquille. André Ayew est également dans le viseur des londoniens et il est vrai que la percussion et la hargne du marseillais seraient les bienvenues du côté de l'Emirates. Evidemment, Eden Hazard est cité puisqu'Arshavin sur le départ. Et ça ne serait pas du luxe de recruter derrière tellement le quator Sagna-Koscielny-Vermaelen-Gibbs n'est absolument pas digne d'un prétendant à la C1.


Au final, on parle quasiment que de joueurs doués techniquement, mais pas l'un n'a l'âme d'un capitaine ou d'un leader. Et rien ne dit que ceux-ci veulent rejoindre un club de moins en moins attractif. Car oui, si à la mi-août on ne compte que Gervinho pour recrue, c'est bien que quelquechose ne tourne plus tout à fait rond du côté d'Arsenal. Les prochains jours vont être intéressants et sûrement cruciaux (notamment le match de demain contre Liverpool où il leur  faudra à tout prix être convaincants pour lancer la saison) pour l'avenir à long terme du club. Un avenir radieux ou un retour à l'anonymat en vonne et due forme.


par Aleks

Publié dans Analyse

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