Manchester United: La Loi du plus fort

Avec ce nouveau titre acquis samedi dernier, Manchester United est devenu le plus grand club d'Angleterre du point de vu palmarès national. Une juste récompense pour cette machine incroyable mené d'une main de maître par le non moins incroyable Sir Alex Ferguson, l'homme a qui le club doit tout. Retour sur cette saison historique. 

Le constat est cinglant mais vrai. La Premier League n'est plus l'attraction numéro 1 en Europe. La faute à un niveau plus faible depuis deux, trois ans. Manchester aurait certainement dû être le grand perdant de cette décroissance avec le départ de Ronaldo en 2009 et une dette colossale empêchant le club de rivaliser avec Chelsea, Manchester City ou même Tottenham sur le marché des transferts.
Sauf que MU est bien au-dessus de tout ça. Loin des strass et paillettes du duel Real/Barcelone, loin des pétro-dollars de l'ennemi de City, loin du foot ère 2000, Manchester reste avant tout cette grande famille qui compte des mecs comme Giggs, Neville, Scholes présents au club depuis vingts berges ou un mec de 40 ans au cage. Et vit bien avec.
Loin d'être les plus spectaculaires ou les plus offensifs, les mancuniens n'en sont pas moins d'une efficacité redoutable et une machine quasi invincible. Alors que le début de saison laissait penser à un déclin sûr du côté des Red Devils, ce sont au contraire ses adversaires directs qui ont tous craqué un à un alors que MU restait droit dans ses bottes.
Un titre donné sur un plateau par des équipes pas assez régulières, Fergie n'en demandait pas tant, lui qui a connu deux, trois pépins qui auraient pu plonger le club dans un phénomène de crise, plutôt rare ici.

Critiqué pour son manque de recrutement clinquant l'an passé avec les 100M de Ronaldo pour Madrid, le manager écossais a préféré être près de ses sous pour ne recruter qu'utile. Valencia l'an dernier et qui donne déjà pleinement satisfaction, mais surtout le mexicain Hernandez cette saison, acheté pour une bouchée de pain (8M) avant la Coupe du Monde et qui a inscrit plus de vingts buts pour sa première saison en Angleterre. Le flair à l'écossaise.
La retraite en pleine saison de l'emblématique capitaine Gary Neville aurait aussi pu causer du tort aux siens mais Rafael, bien que tout jeune l'a supplé à merveille tandis que le brassard finissait sur le bras de l'immense Vidic, encore impérial cette saison.
Mais évidemment, la vraie grosse crise évitée avec talent par Ferguson, c'est l'affaire Rooney et ses vélléités de départ l'annonçant du côté de l'autre club de Manchester. C'est peu dire que ça aurait fait désordre mais une nouvelle fois, l'écoosais va parfaitement négocier le coup en revoyant le contrat de Wayne à la hausse et en lui maintenant sa confiance sur le front de l'attaque. De très moyen en début de saison, il redeviendra petit à petit le Rooneyqu'on connait en cette fin de saison.

Ce titre, c'est donc avant tout celui de Ferguson et au vu de ses exploits à la tête du club depuis 25 ans c'est la moindre des choses de lui dédier ceui-ci, qui permet à Manchester United d'être le nouveau recordman de titre de champion d'Angleterre avec 19 unités, soit une de plus que Liverpool, l'ennemi juré. Si Old Trafford change de nom, le prochain est tout trouvé.