Arsenal: Le syndrôme de Peter Pan

Publié le par footbook

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Il a suffi que Manchester aille faire match nul à Newcastle pour qu'on reparle de titre du côté d'Arsenal avant son match de ce soir à Tottenham. Non mais sérieusement... Comment peut-on croire que les Gunners ont la tête de l'emploi au vu de leur mental en guimauve, l'arme numéro 1 dans un sprint final. Et si Arnenal était tout simplement une équipe moyenne ? 


Déjà, on peut commencer par parler du match aller à l'Emirates. Arsenal mène paisiblement 2-0 à la mi-temps et à cette époque-là, on se dit encore que les petits ont mûri et qu'ils ont tout pour aller chercher le titre. 45 minutes plus tard, Tottenham a gagné 3-2. Plus que le niveau de jeu, c'est le mental qui a fait défaut aux Gunners sur cette seconde mi-temps. Une récurrence depuis quelques années maintenant.

En vrai, depuis le départ des derniers cadres (Henry, Pires, Ljungberg, Vieira, Bergkamp)  de cette équipe d'Arsenal qui était certainement la plus forte d'Europe aux débuts des années 2000. La statistique est édifiante: le dernier titre d'Arsenal remontre à la Cup en 2005, dernière saison du capitaine et emblème Patrick Vieira à Londres. Pour un club que l'on place toujours dans les favoris sur chaque compétition, ça fait un peu tâche. Pas que l'équipe soit tombée dans les bas fonds du classement ou ait perdu son jeu, seulement depuis, les hommes de Wenger ont loupé tout leurs rendez-vous avec l'histoire. On compte ainsi une finale de Champion's League perdue en 2006 face à Barcelone et deux finales de League Cup en 2007 et cette année.
Et puis comment ne pas parler de tous ces matches perdues dans les dernières secondes qui ont ôté un nombre de points incalculables en Championnat, une compétition dans laquelle ils n'ont plus fait mieux que troisième depuis 6 ans.
Dernier exemple en date, le weekend dernier contre Liverpool. Bien que dominateurs, les Gunners ne font pas la différence et ne doivent leur salut qu'à un pénalty de Van Persie à la 95e minute. Match gagné, rêve de titre, sauf que. Et bien Arsenal va prendre un pénalty juste derrière quoi. La Terre entière du foot rit de cette pauvre petite équipe naïve pendant que les supporters n'ont que leurs yeux pour pleurer.

Car il s'agit bien de naïveté, d'inexpérience et de manque de méchanceté qui font de cette équipe, une pauvre petite chose facilement manipulable. Qui ne se souvient pas des mots d'Evra après la demie-finale de Champion's League perdue contre Manchester en 2009 ? "Ce soir, on a vu onze adultes contre onze enfants". Une punchline de Patoche qui sonne comme une vérité limpide. On l'a souvent dit et répété, Arsenal manque de leaders, de joueurs craints par les adversaires. Quand on voit que le capitaine est Fabregas, on peut se dire que c'est pas avec ça qu'on va impressionner psychologiquement l'équipe d'en face. Le problème, c'est qu'Arsène Wenger s'entête dans cette politique, clamant haut et fort que ses joueurs arrivent désormais à maturité et qu'ils ont tout en main pour remporter des titres à nouveau. Sauf que cette année, ça fera encore 0 à l'arrivée avec l'énorme regret de ne pas avoir su battre Birmingham en finale de League Cup en février dernier. Même quand l'adversaire est largement plus faible, Arsenal se fait dessus. Il faut donc se rendre à l'évidence, les Gunners n'ont pas grandi. Pire, ils refusent de le faire, se faisant toujours avoir sur les mêmes détails. Le syndrôme de Peter Pan en quelque sorte.

Et ça, les supporters ne le supportent justement plus. Ayant fait de Wenger leur héros, il n'est plus rare d'entendre certains dire que l'alsacien a fait son temps. Oui, Wenger a redoré le blason de l'équipe désignée la plus ennuyeuse de Premier League il y a encore vingts ans en révolutionnant tout: jeu, recrutement, staff. Avec brio puisque depuis sa prise en main du club, Arsenal a gagné 3 titres de Champion d'Angleterre, 4 Cup, 4 Community Shield et a joué deux finales européennes (UEFA et Champion's League) avec une équipe redoutée dans toute l'Europe.
Sauf que la donne a changé et ça Wenger ne l'a pas compris. Des Vieira, Pires, Petit, Henry, il n'y en a pas tous les 5 ans en France et sans leur manquer de respect, les Diaby, Sagna, Koscielny,Clichy ne leur arriveront jamais à la cheville. La french touch, c'est donc dépassé. Et cet enlisement dans une politique de recrutement de jeunes n'arrangent pas les choses. Repérer des jeunes talents, c'est très bien, mais ce n'est pas avec eux qu'on gagne des titres sur le long terme. Et puis pour des Fabregas ou des Wilshere, combien d'Aliadière dans le même temps ? Et la donne ne devrait pas changer cet été encore puisque Wenger envisage de se séparer de Cesc à la seule condition qu'il puisse se servir dans le réservoir de jeunes du Barça. Game Over. Ce qu'il faut, c'est des leaders, des Van Bommel, des putes. Comme l'étaient Parlour, Vieira ou Adams autrefois. Des mecs qui te font gagner des titres quoi.

Mais quand tu ne fais que des entrainements basés sur la technique, sans jamais d'exercices physiques alors que tu évolues en Premier League, quand tu es le seul coach au monde à avoir perdu les finales des trois coupes européennes (Coupe des Coupes avec Monaco en 1992, UEFA avec Arsenal en 2000 et Champion's League en 2006), on est aussi en droit de douter un minimum. Mais au fond, qui se soucie vraiment du sort d'Arsenal à part les français (on a jamais vu autant de français supporter une équipe étrangère depuis que Wenger en est l'entraineur et Telefoot son meilleur relai), soucieux du bien être de sa 21e équipe de Ligue 1 ? Et c'est peut être ça le problème, d'être un peu dans le championnat de France finalement.

Publié dans Portrait

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D
<br /> <br /> Belle chute!<br /> <br /> <br /> <br />
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